Maladies du chat et vaccination

Vacciner son chat, c’est le protéger contre certaines maladies infectieuses parfois mortelles. C’est également l’occasion pour votre vétérinaire de réaliser annuellement un examen clinique complet (voire un check-up) de votre animal.

 

QUAND VACCINER VOTRE ANIMAL ?

Pour les chatons : premiers vaccins :

Dès l’âge de 2 mois, les chatons ne sont plus protégés par les anticorps de leur mère. Il est donc recommandé de commencer à les vacciner à ce moment-là et d’effectuer une seconde injection un mois plus tard.

Pour les chats adultes : rappels annuels :

Il est fortement conseillé de vacciner tous les ans votre chat pour réactiver ses anticorps vaccinaux et continuer à le protéger des maladies infectieuses contre lesquelles il avait été vacciné chaton.

Même si votre chat est âgé (et surtout s’il est âgé), il ne faut pas oublier ses rappels, car ses défenses immunitaires s’amenuisent avec le temps et il devient plus fragile.

Les vaccinations de votre chat doivent être à jour, en particulier si vous l’emmenez en voyage ou s’il est gardé dans une pension.

Passeport européen

Depuis le 1er octobre 2004, tout chien, chat ou furet voyageant dans l’Union européenne avec son propriétaire ou à titre commercial doit être identifié, vacciné contre la rage et être en possession d’un passeport européen fourni et rempli par un vétérinaire.

 

CONTRE QUELLES MALADIES VACCINER SON CHAT ?

Le Coryza (Herpèsvirus, Calicivirus, Chlamydia)

Le coryza du chat est une maladie complexe, car elle n’est pas due à un seul microbe, mais à l’association de plusieurs virus et de bactéries.

Trois virus sont impliqués dans le coryza et provoquent chacun des symptômes différents :

  • Un virus de la famille des « Herpes virus » responsable d’une infection du nez et des voies respiratoires. Les symptômes sont : toux, éternuements, importants écoulements au niveau des yeux et du nez, conjonctivite et faiblesse de l’état général (perte d’appétit et fièvre). C’est le virus le plus dangereux. Il peut être mortel chez des animaux affaiblis si l’on ne met pas en place un traitement rapide.
  • Un Calicivirus provoquant lui aussi de la fièvre et de l’abattement, des écoulements oculo-nasaux et surtout des ulcères dans la bouche (plaques rouges très nettes sur la langue ou les gencives). Ces plaies dans la bouche sont douloureuses et provoquent salivation importante et perte d’appétit.
  • Un Réovirus bénin qui provoque quelques larmoiements.

A ces atteintes virales il faut ajouter les bactéries qui très souvent se surajoutent et provoquent des complications chez les chats déjà affaiblis. Le chat présente alors du pus dans les yeux et le nez.

Les principaux symptômes :

Cette maladie touche en priorité les animaux vivant en communauté (chatterie, refuge, « famille nombreuse », chats semi-sauvages), les chatons et les adultes non vaccinés.

Après une incubation courte (2 à 5 jours), les signes respiratoires (toux, éternuements), les écoulements des yeux et du nez, la perte d’appétit et parfois les tâches rouges dans la bouche apparaissent, de manière plus ou moins importante selon les animaux.

Si plusieurs chats présentent les mêmes symptômes au même moment, il est fort probable qu’il s’agit du coryza qui est une maladie très contagieuse. La contagion s’effectue, (comme pour la grippe chez l’homme), sans contact direct, par les éternuements ou quand les chats se soufflent dessus.

La maladie non traitée peut évoluer vers une guérison naturelle chez certains animaux résistants. Mais attention elle peut quelquefois se compliquer d’une nécrose des os du nez, avec infection généralisée, et finir par la mort de l’animal si celui-ci est déjà affaibli et refuse de s’alimenter.

Un chat guéri du coryza peut rester porteur de longues années, et être à nouveau contagieux à la suite d’évènements tels qu’un stress, une mise-bas ou une autre maladie.

Primo-vaccinations : 1ère injection possible dès l’âge de 8 semaines, 2ème injection 3 à 4 semaines après la 1ère injection.

Rappel annuel : Injection de rappel indispensable chaque année pour garantir une protection efficace contre le virus.

 

Le Typhus ou Panleucopénie féline (Parvovirus)

Le typhus félin est une maladie infectieuse du chat mortelle dans 50% à 90% des cas.

Il provoque une gastro-entérite dont les symptômes sont : douleurs, diarrhée sévère, vomissements, déshydratation et abattement intense.

Le Parvovirus responsable de la maladie est très résistant dans l’environnement ; il se retrouve dans la gorge et dans les excréments du chat et se transmet par simple voie orale ou nasale. Il peut se fixer sur les vêtements ou chaussures et être ainsi transporté sur de longues distances et infecter même des chats d’intérieur.

Chez les chattes gestantes, le virus peut également être transmis aux fœtus. Les chatons n’arriveront alors pas à terme ou naîtront avec des malformations du cervelet.

Grâce à une vaccination de plus en plus fréquente des chatons, la maladie recule. Le vaccin est très efficace et fortement recommandé.

Primovaccinations : 1ère injection possible dès l’âge de 8 semaines, 2ème injection 3 à 4 semaines après la 1ère injection.

Rappel annuel : Injection de rappel indispensable chaque année pour garantir une protection efficace contre le virus.

 

La leucose féline (FeLV)

La leucose féline est due à une infection par le virus leucémogène félin (FeLV).

C’est une maladie qui évolue sur plusieurs années et dont la forme peut énormément varier d’un chat à l’autre : les animaux atteints par le virus présentent en général un ou plusieurs symptômes, discrets et passagers, lors de leur contamination ; ils connaissent ensuite une phase asymptomatique qui peut durer plusieurs années ; enfin, des symptômes graves apparaissent, aboutissant irrémédiablement au décès :

  • symptômes discrets et passagers : fièvre, ganglions volumineux, extinction de voix.

virus présent (animal en bonne santé) : quelques mois à quelques années sans symptômes.

  • symptômes graves : plaies qui ne guérissent pas, maladies respiratoires, gastro-entérites, gingivites, tumeurs (lymphosarcomes), anémie, leucémie…

La leucose féline se transmet de chat à chat. Bien que le virus soit présent dans toutes les sécrétions du chat malade (sang, larmes, salive, urines…), les modes de transmission principaux sont, comme pour le SIDA, la voie sexuelle et la voie sanguine. Quand deux chats vivent ensemble au sein de la même famille et que l’un est porteur du FeLV et l’autre non, il est donc rare qu’ils se transmettent le virus. Il existe également une transmission in utero (de la mère aux chatons). Extrêmement contagieuse, cette maladie touche entre 2 et 10 % de la population féline. Ce virus est absolument inoffensif pour l’homme.

Il n’existe pas de traitement spécifique. La prévention par la vaccination est le seul moyen efficace pour lutter contre cette maladie. Pour être correctement protégé, votre chat doit avoir un rappel tous les ans.

Primovaccinations : 1ère injection possible dès l’âge de 9 semaines, 2ème injection 3 à 4 semaines après la 1ère injection.

Rappel annuel : Injection de rappel indispensable chaque année pour garantir une protection efficace contre le virus.

 

La Chlamydiose

La chlamydiose se traduit par une conjonctivite chronique, généralement d’un œil, parfois des deux. L’écoulement de l’œil touché est permanent, et s’accompagne de rougeurs et de démangeaisons.

Une fois le chat atteint, il est très difficile de le traiter définitivement. Même si la conjonctivite paraît guérie, l’animal peut rester contagieux. Cette maladie n’est toutefois pas mortelle, et reste généralement limitée aux chats ayant vécu en collectivité (élevages, refuges…), ou ayant eu une croissance difficile comme les chatons trouvés dans la rue. Il convient de discuter de l’opportunité de cette vaccination, qui n’est pas systématiquement réalisée, avec votre vétérinaire.

 

La rage (Rhabdovirus)

Le virus de la rage est fortement concentré dans la salive des animaux porteurs. La transmission de la maladie se fait principalement par morsure. C’est pourquoi toute morsure doit être prise au sérieux, même si l’animal est apparemment sain. Cette maladie est transmissible à l’Homme, et il n’existe aucun traitement efficace une fois que les premiers symptômes ont fait leur apparition ; c’est la raison pour laquelle la législation française est très stricte à propos de la rage et de la vaccination antirabique.

Le virus de la rage est neurotrope, c’est-à-dire qu’il va gagner le cerveau en cheminant par le réseau nerveux et être responsable d’une encéphalite.

L’incubation du virus est assez courte chez le chat : 15 à 30 jours.

Il existe deux formes de la maladie chez les chats :

La forme dite « furieuse » : C’est la plus connue, c’est l’image que l’on a tous de l’animal agressif qui salive. Le chat change alors de comportement brutalement. Il devient agressif et mord tout ce qui passe à sa portée. Des troubles de l’équilibre et de la déglutition sont également présents dans les formes évoluées.

La forme paralytique (ou rage dite « muette ») : Elle est nettement moins caractéristique. Le chat présente une paralysie des muscles de la mâchoire, il a des difficultés à ouvrir la gueule. Il salive abondamment.

La vaccination est le moyen le plus sûr de prévenir la maladie chez le chat et d’en limiter l’extension. On peut la pratiquer dès l’âge de trois mois, c’est à dire au moment des rappels des autres vaccins, à condition que le chat soit identifié.

Primovaccinations : Une seule injection dès l’âge de 3 mois (le chat doit être obligatoirement identifié par puce électronique ou tatouage).

Rappel annuel : Injection de rappel indispensable chaque année pour garantir une protection efficace contre le virus.

Pour en savoir sur la législation de la rage, consultez http://agriculture.gouv.fr/rage

Vacciner son chat tous les ans (rappels annuels), c’est le protéger contre les maladies infectieuses.

 

La péritonite infectieuse féline (PIF)

Il n’existe aucun vaccin contre la PIF

Cette maladie virale atteint surtout les jeunes chats vivant en collectivité. Cette maladie très grave peut atteindre différents organes et donc se présenter sous des formes différentes. Il faut pourtant bien la reconnaître car c’est l’une des premières causes de mortalité chez les jeunes chats.

Symptômes de la péritonite infectieuse féline

La PIF peut présenter deux formes principales :

  • La forme humide avec formation d’épanchements liquidiens

Les cavités naturelles de l’organisme du chat se remplissent d’un liquide produit par ses propres cellules du système de défense immunitaire. Ce liquide qui peut remplir l’abdomen, le thorax, ou les deux organes est une gêne dans leur fonctionnement :

–   une gêne respiratoire si le liquide est présent dans le thorax

–   des problèmes digestifs si le liquide se situe dans l’abdomen

  • La forme sèche

Elle peut atteindre chaque organe, souvent d’ailleurs plusieurs en même temps. Il y a alors défaillance des organes atteints. Pour le foie on notera par exemple une jaunisse, des troubles digestifs.

 

Transmission du virus

La péritonite infectieuse féline se transmet par contact étroit entre chats. Les selles sont la première source d’infection. Une transmission in utero (de la mère au chaton) est possible mais pas encore prouvée.

Le chat peut également être infecté par le milieu dans lequel il vit (sol, vêtements, etc…). Les chats les plus souvent atteints sont jeunes et vivent en groupe.

La PIF ne se transmet que de félin à félin. Elle n’est pas transmissible à l’homme et aux autres animaux.

 

Prévention et traitement de la PIF

Il n’existe aucun vaccin disponible en France.

Il existe un test de dépistage du passage d’un virus de la famille des Coronavirus (virus de la PIF et virus d’autres affections bénignes). Ce test ne peut pas faire la différence entre ces virus.

Si votre chat est négatif, vous aurez l’assurance qu’il n’a jamais été en contact avec le virus de la PIF, ni aucun autre coronavirus.

Mais s’il est positif, vous ne pourrez pas être sûr qu’il soit porteur de la PIF, ni qu’il ait été atteint par une affection bénigne due à un virus de cette famille.

En ce qui concerne le traitement, l’utilisation à forte dose de corticoïdes est pratiquée. Le traitement n’est seulement que palliatif. La PIF est en effet mortelle chez 100% des chats malades.

 

Polykystose Rénale (PKD)

La Polykystose Rénale conduit à une insuffisance rénale. Un test ADN fiable permet au propriétaire de dépister précocement son chat susceptible de développer cette maladie, et permet à l’éleveur de sélectionner les reproducteurs pour éviter de faire naitre des chatons atteints et de propager la maladie.

La Polykystose Rénale se caractérise par la présence de kystes dans les reins qui compriment le tissu rénal et empêchent le rein de fonctionner correctement. Les kystes se multiplient et grossissent conduisant à une insuffisance rénale qui s’exprime généralement entre 3 et 10 ans. Le chat boit et urine alors davantage. Puis d’autres signes peuvent se manifester : perte d’appétit, perte de poids, vomissements, léthargie, etc.

Le sacré de Birmanie est une race particulièrement touchée par cette maladie (12%).

Pourtant, on peut l’éviter !

Un test ADN, appelé test PKD permet de dépister la Polykystose Rénale avec une fiabilité supérieure à 99%.

 

                                                 Calendrier

À 2 mois À 3 mois Tous les ans
Typhus

Coryza

Chlamydiose

Leucose (FeLV)

Typhus

Coryza

Chlamydiose

Leucose (FeLV)

Rage

Rappel Typhus

Coryza

Chlamydiose

Leucose (FeLV)

Rage

 

Vermifuge : tous les six mois, de préférence au printemps et à l’automne